Vaste sujet, concernant tant la responsabilité à l’échelle collective qu’individuelle. Pour commencer, je vous propose donc de parler de la responsabilité directe, de nos actions sur nous, de ce que nous pouvons faire, ou ne souhaitons pas faire, des choix pour lesquels nous laissons la part à l’autre. Il y a de nombreuses situations où nous décrétons par décision ou par défaut qu’il ne peut en être qu’ainsi, et cela nous empêche parfois d’avancer vers des horizons nouveaux ou meilleurs pour nous.
La responsabilité, c’est savoir et déterminer ce sur quoi nous pouvons agir et en assumer les incidences. Notre responsabilité envers nous-même consiste donc à définir ce que nous faisons en connaissance de cause et ce que nous choisissons de ne pas faire, en connaissance aussi.
L’adage qui dit que nous avons toujours le choix est au cœur de la responsabilité. Lorsque nous agissons ou non, quel que soit l’objectif, nous sommes responsables des conséquences. Et lorsque nous agissons en lieu et place des autres, nous prenons alors leur(s) responsabilité(s). Dans ce même temps, lorsque nous faisons « à la place de », nous ôtons à la personne la possibilité d’agir et donc d’être responsable. Parfois il est important, vital, ou simplement ponctuellement nécessaire d’aider, d’accompagner, de faire « à la place de ». Mais la responsabilité qui en découle ne doit pas être négligée. Et lorsqu’on fait ce pas vers l’autre, cette personne n’est aucunement responsable du rôle que vous choisissez de jouer.
Notre mise en action est de notre responsabilité, et chaque choix que nous faisons est fait en dernier recours par nous-même. A aucun moment et vous me pardonnerez l’expression « nous n’avons le couteau sous la gorge » lors d’une prise de décision. Cette responsabilité parfois peut donner le tournis, et il est plus facile de se dire que nous n’avons pas le choix : « Je sais bien que ce n’est pas le mieux mais j’ai une famille à faire vivre, comment je vais m’en sortir si je fais … je n’ai pas le choix ».
Effectivement, certaines situations sont plus difficiles à démêler que d’autres mais il en va de notre responsabilité à part entière d’être arrivé(e) jusqu’à tel ou tel contexte. Il faut bien sûr considérer dans le même temps ce qui ne nous appartient pas, les actes de nos pairs et de nos aînés, nos histoires personnelles, car nous n’en sommes pas responsables.
Etre responsable c’est aussi avoir conscience de son impact sur les autres, et donc peut-être aussi montrer l’exemple. En tant que parent par exemple, cette part-là est importante et pour que l’exemple soit ancré, que la responsabilité soit acquise par un enfant, il est parfois nécessaire d’être soi-même le premier modèle imageant nos discours. Et en tant qu’adulte, il en va de même. Nous ne sommes pas responsables du choix d’énervement de notre collègue, frère, ami… En revanche, lorsque nous agissons de la même manière, lorsque nous réagissons, lorsque nous pouvons montrer de l’agressivité, nous sommes en partie responsable d’un climat de discussion tendu, d’un exemple donné qui peut créer des brouilles alors que nous souhaitions apporter l’apaisement. C’est l’histoire du fameux « Ne crie pas » dit en criant, de la fessée pour dire que ce n’est pas bien de frapper ses camarades de classe. Notre responsabilité auprès de l’autre même si elle n’est pas entière car chacun a ses clefs en main, reste importante dans la relation établie à l’autre, et cela passe par de petites choses.
Heureusement, cela reste quelque chose de très gratifiant que d’être responsable d’une situation, d’une équipe, du bon déroulement d’un projet. Lorsqu’on est 100% responsable, mener à bien quelque chose est très valorisant, est source de retours positifs par les autres. Envers soi-même, cela procure un certain sentiment d’accomplissement quel que soit le chemin parcouru.
Alors pour profiter au maximum de ce sentiment de responsabilité, je vous invite à attraper autour de vous tous ces domaines sur lesquels vous avez prise, pour lesquels vous êtes responsable, avec certes parfois le risque de ne pas arriver exactement là où vous l’aviez souhaité, mais avec le bonheur d’avoir en main les clefs de vos propres succès.
Et vous, quelle responsabilité assumée vous rend le(la) plus fier(e) ?
