Les générations et leurs différences mobilisent souvent beaucoup d’énergie chez chacun de nous. Au niveau professionnel comme personnel, s’expliquer, comprendre et se comprendre avec une autre génération est énergivore et parfois chronophage. Etat des lieux cette semaine.
Se comprendre est une chose, s’accepter en est une autre. Pas besoin de fonctionner de la même manière pour accepter la différence de l’autre, mais parfois, cela vient toucher à nos fondations, nos valeurs, comme si nous étions presque responsables de ce que faisait l’autre, que ses actions allaient avoir un impact sur nous.
Dans le cadre professionnel comme dans la vie privée ce genre de situation est monnaie courante. Au travail, « quand il fait ça, c’est l’image de la profession, c’est l’image de l’entreprise qui est impactée », et à la maison « il ne se rend pas compte, pour qui je passe moi, avec un enfant qui réagit comme ça » ou bien encore « mon père me fout la honte quand il fait ça ».
Nous fonctionnons différemment sur de nombreux sujets suivant la génération à laquelle nous appartenons, mais nous ne sommes pas uniquement une génération. Ne connaissez-vous personne qui ait 20 ans de moins que vous et avec lequel vous êtes profondément connectés, au point de se dire, toi parfois tu es plus vieux que moi. Et à l’inverse d’exister aussi, ne connaissez-vous personne qui soit de 20 ans plus âgé(e) que vous et pourtant avec une mentalité, une façon d’être et de penser similaire à la vôtre. Bien sûr, des courants se dégagent de certaines générations , en adéquation avec leur environnement, l’éducation qui leur a été dispensée, d’une génération de parents eux-mêmes influencés par leur époque et le monde qui les entoure…
Lorsque nous sommes autant touchés par une génération, un mode de pensée, de fonctionnement, peut-être cela vaut-il le coup de se questionner sur ce que cela vient chahuter déstabiliser, déséquilibrer en nous. Sur quoi avons-nous mis autant de notre énergie et de notre stabilité pour être autant mis à mal. Et qu’est-ce qui fait que nous nous sentons responsables, atteints, comme si l’autre était un prolongement de nous, et que ses actions avaient un impact direct sur notre personne.
Pour comprendre ce qui motive l’autre, il faut parfois se dire que nous ne faisons rien par hasard, rien sans intention positive envers nous-même. Même si parfois cette intention positive est difficile à cerner, à trouver, elle existe pour chacun de nous. Donc lorsqu’une génération, un groupe de personnes, mettent en place tel ou tel comportement, c’est qu’ils y ont trouvé un intérêt. Trouvez l’intérêt et vous comprendrez bien mieux quelque chose qui peut passer tantôt pour de la stupidité, de la bêtise, tantôt pour du désintérêt, de la feignantise, de l’égoïsme.
Comprendre ne signifie pas être d’accord, mais mettre du sens permet parfois de s’apaiser soi-même, et de passer du registre de « c’était mieux avant » à « ils font sûrement au mieux eux-aussi, même si moi à mon époque j’aurais fait autrement ».
Il faut composer avec son présent, sans être trop parasité par son passé, ni trop apeuré par son futur, et concernant ces trois domaines, nous n’avons pas tous été logés à la même enseigne.
Et vous, qu’allez-vous faire cette semaine pour mieux comprendre quelque chose qui n’est pas de votre génération ?