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MA FAUTE A TOI

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« Ca serait bien mieux si untel ou untel avait fait autrement. De toute manière c’est sa faute si je n’ai pas pu … » Et oui très souvent, travailler en équipe, ou vivre à plusieurs nécessite de nombreux ajustements, un partage de l’information, et des tâches. Chacun participe donc à la vie du groupe, en interdépendance. C’est une source de partages inégalable, mais c’est aussi le point de départ de difficultés liées au lâcher-prise, à cette interdépendance, qui questionne sur la place et le champ d’action de chacun. Et dans ces cas là, il est souvent plus facile de se dire que c’est la faute de l’autre, que nous ne sommes pas responsables de la situation. Aujourd’hui je vous propose un petit tour d’horizon de la situation et de ses issues.

L’interdépendance ou comment ne pas avoir la main sur l’ensemble de la situation. Car en effet partager du quotidien, à deux, en famille, au travail, c’est accepter que certaines choses ne pourront être faites par nous que lorsque la part qui incombe à un autre sera réalisée. Bien sûr ce qui fonctionne dans un sens fonctionne dans l’autre, et lorsque nous ne faisons pas la part qui nous incombe, la suite logique est en stand-by.

Alors vous me direz certainement, « Je fais quoi moi si Pierre ou Marie n’a pas fait sa part ? Parce que si ce n’est pas fait je ne peux pas avancer ». Effectivement, parfois il est impossible de faire ce qui nous a été demandé, et dans ces cas-là certaines de nos valeurs peuvent être mises à mal. Fiabilité, goût du travail bien fait, de la ponctualité, responsabilité, … Lorsque quelque chose de fondamental pour nous n’est pas fait comme nous le voulons, et que nous ne pouvons pas agir dessus, cela peut déclencher beaucoup de sentiments qu’il faut canaliser, appréhender, gérer ou laisser sortir. Frustration, colère, déception, tristesse, démotivation… Pourquoi avoir à gérer ça lorsque nous n’y sommes pour rien selon nous, et comment faire avec?

A ce moment-là je vous propose une voie, un petit pas de côté. Non pas qu’il règle la situation, mais parfois il peut permettre d’envisager la situation autrement. Nous avons toujours, et tous un périmètre d’action, une zone d’influence sur ce qui nous entoure et une zone sur laquelle nous n’avons aucune maîtrise.

Dans le cadre de situations comme celles que je viens de vous décrire, en prenant le temps de faire ce pas de côté, il est possible de constater ce sur quoi nous pouvons nous mettre en action, ce que nous avons déjà fait, et ce que nous pouvons encore faire, malgré l’obstacle bien présent et identifié.

Ensuite face à ce frein que peut présenter l’inaction de quelqu’un , nous avons toujours une influence possible, pour lui rappeler non pas ce qu’il n’a pas fait, mais ce dont nous avons besoin : «  Je suis en train de faire … et j’aurais besoin de … pour pouvoir avancer. C’est possible pour toi ? » Alors oui c’est une phrase toute faite. Mais il est important au-delà de la formulation de partager le contenu en transmettant ce dont nous avons besoin, en transmettant le sens que cela a pour nous, et donc l’importance de l’autre, de son rôle.

Et dans cette optique, si le travail n’est pas fait, alors il peut être primordial de travailler sur le lâcher prise, accepter que nous ne pouvons pas faire à la place de l’autre, et qu’il faut probablement penser les choses autrement. Ou bien et c’est le cas parfois, se mettre à faire à la place de l’autre, mais il est vital de le faire en conscience. En effet, lorsque ce « glissement de tâche » s’opère, il faut en être conscient, être en accord avec soi, et ne pas le faire en reprochant à l’autre de ne pas l’avoir fait, ou en ne lui laissant plus du tout la place de reprendre ce rôle. Sans quoi, nous allons finir par porter beaucoup plus sur nos épaules que ce qui est possible pour une seule personne.

Alors lorsque la situation semble bloquée, autorisons-nous à regarder vers notre champ d’action, notre responsabilité, et à nous mobiliser sur ce que nous pouvons faire et comment venir mobiliser les autres. L’intérêt est double, ne pas nous sentir responsables de ce qu’ils ne font pas, et trouver notre marge de manœuvre.

Et vous, c’est quand la dernière fois que vous avez demandé l’appui de quelqu’un en commençant votre phrase par «  j’ai besoin de … »

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