Nous avons tous un espace personnel concret qui n’appartient qu’à nous, que nous soyons propriétaires ou en location, étudiant, salarié, seul, en couple ou en famille. Une maison, un appartement, un lieu extérieur de ressourcement … dans lequel nous avons nos repères, nous sommes en sécurité, dans un espace clairement délimité. C’est l’avantage des murs, des clôtures, des cloisons, qui viennent marquer efficacement un espace, et nous permettre d’éviter la plupart du temps des intrusions non souhaitées.
Cet espace personnel, concret et visible, vient poser les bases d’une autre zone qui elle est invisible mais tout aussi essentielle : notre bulle intime, notre zone de sécurité individuelle, ce territoire juste autour de nous, qui va de quelques centimètres à près d’un demi mètre.
Suivant notre culture, notre éducation, notre caractère, et le contexte, nous n’avons pas les mêmes besoins ni les mêmes distances, et parfois le monde extérieur rentre dans cette bulle.
Lorsque nous les y avons invité, que ce soit un membre de la famille, des ami(e)s proches, des enfants, un(e) conjoint(e), cette entrée dans notre bulle ne déclenche pas de « réflexe de protection » ou de sentiment d’intrusion. C’est le fait de l’avoir choisi, d’en avoir mesurer la portée, ou d’avoir informé l’autre qu’il entrait dans cet espace intime qui permet d’ouvrir le champ des possibles avec sérénité.
Mais lorsque dans d’autres situations, le changement est « subi », forcé, non anticipé ( embrassades, accolades par des « inconnus, connaissances »… ), le sentiment d’intrusion est d’autant plus fort que cette espace nous structure.
Il est intéressant de savoir comment nous avons communiqué sur les limites de notre bulle intime, sur la juste distance qui nous rassure, car parfois les intrusions sont simplement liées à des différences de culture, d’éducation… et ne sont en aucun cas des tentatives volontaires de déstabilisation.
Dans d’autres occasions, en revanche, lorsque le non respect de vos besoins n’est pas entendu, il est important de savoir se protéger, verbaliser, poser ses limites. Il est parfois nécessaire de rendre concret quelque chose qui nous semble évident mais qui doit être reposé avec autant de force que cette situation vous atteint.
Le confinement récent a pour certains changé les contours de nos bulles, renforcé la puissance de l’isolement, augmenté le besoin que notre bulle intime ( ou notre espace personnel) soit protégée de toute intrusion. Pour d’autres en revanche, le confinement a pu exacerber le besoin de « contacter » son prochain, par le toucher, le geste, la proximité.
Chaque évolution a son sens, son intérêt, ses avantages et ses inconvénients. Il convient simplement avant toute chose de s’assurer que la distance que nous posons ne vient pas porter atteinte à celle de l’autre, et si besoin d’en parler, pour trouver la bonne distance.
Et vous, connaissez-vous les contours de votre bulle intime ?