« Tu ne fais pas ton âge, toi », « A mon âge, on ne fait plus ça vous savez »… Est-ce que c’est une phrase déjà entendue ? Déjà dite ? L’âge reflète bien plus qu’un chiffre pour chacun de nous. La question aujourd’hui est de savoir ce qui définit notre âge, tant celui que nous avons, que celui que nous renvoyons, et comment nous accorder avec nous-même ?
Toutes les tranches de vie sont effectivement sources d’apprentissages, de découvertes spécifiques et d’étapes clés. L’affirmation de soi de l’adolescence, ou le démarrage des 20-30 ans par exemple, suivi de l’envie de se prouver des choses à soi-même pour les trentenaires, les questionnements de la quarantaine, … je ne préciserai pas tout ici, M HUDSON le fait très bien dans ses « tranches de vie ». Quoi qu’il en soit, au-delà de la règle, se trouvent très souvent des exceptions. Et la langue française nous l’a appris depuis toujours.
Chacun(e) à notre manière nous sommes une exception, puisque nous sommes tous singulier(e)s. Chacun(e) de nous à son « schéma » , et est plutôt raccord ou en décalage avec ces tranches de vie. Ce qui est rassurant, c’est qu’un décalage n’est problématique que lorsqu’il nous touche personnellement. Lorsque l’équilibre général est dérangé, alors certains questionnements peuvent se poser. Il est important de travailler avec ou sur ces décalages. Car aucun décalage n’est là par hasard. Il a forcément une histoire, qui est propre à chacun(e).
Mais tant que l’équilibre est là, ce peut être simplement un constat comme un autre, une phrase lancée par un ami, une nouvelle connaissance qui constate et vous renvoie ce décalage. Car oui, ce n’est pas parce que ce décalage fait parti de nos vies, que nous y sommes accoutumés qu’il ne peut pas surprendre, choquer, amuser ou rendre admiratif.
A cet endroit se posent alors deux choses :
La première est de savoir comment nous vivons avec notre décalage, si nous le connaissons, si nous sommes en accord et en conscience.
La deuxième est de rendre à l’interlocuteur ce qui lui appartient. Si notre équilibre vient entamer ses schémas, ses idées établies, que nous ne rentrons pas dans un moule connu pour lui, et bien pourquoi ne pas le laisser gérer sa propre situation ?
Car effectivement lorsque parfois nous faisons remarquer des incohérences, elles sont assez souvent plus dérangeantes pour nous que pour l’autre. En effet, elles peuvent remettre en question nos habitudes, notre cadre de référence, notre vision de certains éléments préétablis, mais chez la personne avec laquelle nous échangeons ils sont liés à toute une histoire, complexe et construite. Alors lorsque cela nous concerne, lorsque nous ne reflétons pas au regard des autres notre âge (pour ne citer que cet exemple) , peut-être pouvons-nous simplement nous regarder pour savoir si cela nous convient, et au besoin seulement, nous réapproprier nos tranches de vie.
Et vous, dans quel(s) domaine(s) cela vous réussit-il d’être en décalage avec votre âge ?