En voilà un sacré néologisme.
Vous vous rappelez cette sensation lorsque les choses s’agencent parfaitement, et sûrement pour une bonne raison ? Qu’à 30 secondes près, à un choix près, à un petit rien, telle ou telle situation aurait été complètement différente ? Libre à chacun de donner le nom qu’il veut et l’origine qui lui semble la meilleure à ce phénomène. Pour ma part, je m’attarderai surtout à parler de ce « timing », et du fait que parfois cela nous rend grandement service si nous savons nous en saisir.
Alors la synchronicité c’est quoi exactement ? Et cette fois-ci ce mot existe. Parce que même moi qui en parle, le concept je le comprends mais je n’en ai pas les limites précises.
Petite définition juste pour partir sur de bonnes bases ensemble : « l’apparition simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité , mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit. »
De manière plus concrète, ce sont des heureuses coïncidences comme certains les appellent. Lorsque par exemple un élément de la réalité vient s’accorder avec une ou plusieurs de nos pensées, on peut évoquer ce concept. Alors très bien, la définition est donnée. Et avec ça on fait quoi ?
Je vous propose simplement de regarder, d’accueillir ces alignements. Ce petit mot, sorti de la bouche de quelqu’un d’autre et qui « Ooooh heureusement que je viens de te croiser sinon j’aurais oublié de … , », ou alors « J’étais justement en train de penser à toi et au fait qu’il fallait qu’on se fixe une date pour se voir, et te voilà devant moi… » Alors forcément dans ces cas-là, l’évidence saute aux yeux.
Mais dans d’autres cas, de petites choses peuvent nous arriver, et nous passons à côté. Pour citer dans le texte Hélène, que je remercie d’ailleurs de m’avoir fait réfléchir sur le sujet : « c’est ce livre, tombé à une page particulière et dont la phrase, le paragraphe, nous touche, vient résonner avec notre situation au moment où nous le ramassons. »
Et c’est alors que le parallèle avec enfance et âge adulte arrive.
L’adulte en nous se questionne sur ce que ce livre fait par terre. Comment est il arrivé là ? Qui ? Quand ? Et pourquoi personne ne l’a ramassé. On le referme, on le range, et l’événement n’en est plus un.
L’enfant en nous, qui parfois est loin, mais qu’il est toujours possible de réveiller, lui se questionne différemment. En tout cas, le mien, se demande si ce livre n’a pas deux petites jambes pour se lancer si loin de la bibliothèque, et si un vent, aussi autonome que malicieux n’aurait pas choisi volontairement ce livre. Il se serait alors engouffré dans ses pages, l’aurait fait tomber, et aurait encore soufflé pour l’ouvrir à la page 247. Et avant même d’avoir regardé le titre du livre, l’enfant a commencé à lire la page, sans même savoir le contexte, l’histoire, et il a saisi la spontanéité de l’événement.
Et c’est souvent dans ces moments-là que nous pouvons relier ce que nous lisons, voyons, entendons, percevons, à notre réalité, à un fait précis nous concernant. Alors bien sûr, loin de moi l’idée de construire des ponts entre chaque micro-moment et notre vie. Simplement, au même titre que nous arrivons à mieux nous connaître nous-mêmes grâce aux autres, et au travers d’eux, peut-être pouvons-nous essayer de recevoir avec nos yeux d’enfants certains petits événements, pour regarder comment ils résonnent en nous, et ce qu’ils peuvent nous apporter.
Et vous, quelle est la dernière coïncidence heureuse qui vous est arrivée ?